« Comment Netflix façonne nos imaginaires »
Recension de Vide à la demande de Bertrand Cochard par Samuel Lacroix dans Sciences Humaines.
Forte de son succès planétaire, la plateforme a contribué à imposer les séries comme les nouveaux récits de notre temps. Laboratoires existentiels ou nouvel opium du peuple ? Le débat est ouvert.
Les séries télévisées sont aujourd’hui le lieu où se déploient les récits les plus populaires. Depuis une vingtaine d’années, les histoires et les personnages qu’elles mettent en scène se sont progressivement imposés dans nos salons, nos chambres, nos discussions, nos têtes. Game of Thrones , Breaking Bad , La Casa de papel … Qui n’a, sinon regardé, du moins entendu parler de ces productions au succès vertigineux ? D’après la plateforme Netflix, dont le nombre d’abonnés est passé de 41 millions en 2014 à 277 millions en 2024, la seule Squid Game , qu’elle produit, a été visionnée pas moins de 265 millions de fois. Des chiffres qui donnent le tournis.
Amorcé au début des années 2010, au moment où Netflix cessait de n’être qu’une entreprise de location de films pour devenir une plateforme de streaming, le succès des séries n’a fait que croître, avec une remarquable explosion lors des confinements imposés par la pandémie de covid. À partir de là, « c’était plus qu’une opération industrielle pour le géant du streaming : une OPA sur les images et les imaginaires dont on n’a pas encore pris la pleine mesure », analyse le producteur Romain Blondeau dans Netflix. L’aliénation en série (Seuil, 2022) (...).
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