04/06/20

« Une subversion au service du capitalisme »

Recension de Révolte consommée par Adèle Salem dans le journal Modes d'emplois (été).

La contre-culture, c’est toute une institution outre-Atlantique. Pour nous, Européens, cela reste un élément essentiellement folklorique d’une tranche d’âge et d’une certaine classe sociale nord-américaine en quête de reconnaissance. Le rock 'n' roll, les communautés hippies et le développement personnel n’ont jamais véritablement résumé une analyse critique sérieuse et des perspectives militantes concrètes. Pour nous Européens… Mais en Amérique du Nord, la situation est bien différente : Joseph Heath et Andrew Potter, les auteurs de Révolte consommée, le mythe de la contre-culture, sont là pour nous le rappeler. Au travers de dix chapitres, les deux universitaires canadiens décortiquent différentes thématiques qui viennent polluer les débats politiques. [...] Tous les mythes de la contre-culture y passent, sont décortiqués et intelligemment démontés. Leurs effets fondamentalement pervers sont habilement mis en lumière. [...] On se retrouve au final avec un ouvrage malin et franchement jubilatoire par l’entreprise très constructive de démolition qu’il propose.

Joseph Heath
Andrew Potter