13/05/19

« Un plaisir régressif dans une époque sans regard critique »

Interview de Cédric Biagini sur Divertir pour dominer 2 à lire sur le site de Marianne.

Dans Divertir pour dominer 2 : la culture de masses toujours contre les peuples (L'échappée, 2019), qu'il a édité et coordonné, Cédric Biagini s'attaque aux séries. Selon lui, "l'immédiateté et la facilité de la perception d'une série piègent le téléspectateur, prisonnier de l'écran, de l'histoire racontée, de son empathie pour les personnages. (...) La vie devient comme le montre l'écran". Il ajoute que "seul le capitalisme industriel peut se permettre de ne pas (ou de peu) faire payer directement l'accès à ses produits. Mais indirectement, tout le monde le paye. Le saccage de la planète et de l'humanité est en effet plus virulent que jamais, partout autour du monde, afin de produire matériellement notre mode de vie dont les industries culturelles sont le cœur ; mais c'est aussi cher payé en termes de subordination à tout type d'administration (humaine, algorithmique...), d'obéissance à un ordre hiérarchique, de non-confiance en soi, de déresponsabilisation, de liberté collective rendue impossible, notamment à cause de cet imaginaire standardisé".
Cette analyse poursuit celles de l'École de Francfort (Max Horkheimer, Theodor W. Adorno, Walter Benjamin, Erich Fromm ou encore Herbert Marcuse) et de Christopher Lasch de la culture de masse, comme émanation aliénante de la société de consommation. Alors que la planète entière se passionne pour la dernière saison de la série Game of Thrones, dont l'avant-dernier épisode a été diffusé il y a quelques heures outre-Atlantique, nous avons souhaité revenir avec Cédric Biagini sur sa critique radicale.

Pour lire l'interview en ligne : https://www.marianne.net/culture/game-thrones-saison-8-series-delire

Cédric Biagini
Patrick Marcolini