01/02/22

« On ne peut qu’attendre avec hâte le prochain numéro »

Recension de Brasero par L. M. sur le site de Ballast.

Voilà paru le premier numéro, graphiquement flamboyant, de la revue de contre-histoire des éditions L’échappée. Le préambule nous avertit : on entre ici dans une exploration des marges, contestations et autres événements obscurs. Mais, attention : celle-ci sera conduite en historien·ne, c’est-à-dire dans la rigueur des faits et l’amour du récit. On passera sur la charge polémique envoyée par Brasero dès son ouverture ; l’essentiel vient après, dans la succession d’articles regroupés dans différents « cahiers », augmentés d’un entretien avec l’écrivaine Annie Le Brun et composés d’articles traitant, avec une pareille rigueur, de faits ou personnages plus ou moins méconnus. On restitue ainsi les usages de cette expression bien en vogue aujourd’hui, selon laquelle « on n’arrête pas le progrès » ; on revient sur l’événement de la Commune de Kronstadt de 1921 ; sur la révolte des esclaves noirs Zandj au IXe siècle ; ou encore sur l’expérience communautaire de Monte Verità au début du XXe siècle. On documente également les bizarreries ou pratiques de la vie parisienne de cette époque, avec ses « piqueurs » et sa cocaïne montmartroise. Sans oublier d’explorer les liens qui ont pu unir mystique et révolution, trotskysme et extraterrestres ou bien socialisme et typographie. Au fil des pages richement illustrées, on croise des noms plus ou moins familiers, comme ceux d’Anna Mahé, de Léon Tolstoï ou de Gribouille, mais on découvre surtout combien le passé « est un réservoir de possibles », poétiques, musicaux, étonnants, loufoques, inspirants ou tragiques, mais jamais épuisés. Assez vite, on saisit la force et la portée d’une revue qui vient « tisonner les braises de l’histoire pour faire jaillir les étincelles de l’utopie », et on ne peut qu’attendre avec hâte le prochain numéro — dans un an. [L.M.] (...).

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