Deux nouveaux ouvrages nous éclairent sur les dégâts de la surexposition aux écrans, qui s’explique notamment par lestechniques de captologie employées par les géants de la tech pour s’emparer de notre attention. Les jeunes sont les premières victimes.

Ces gens-là ne doutent de rien : pour mieux capter notre attention – puisque c’est la nouvelle richesse que les capitalistes ont trouvée à exploiter (1) –, ils ont eu l’idée vicieuse de nous rendre addicts à… l’attention des autres ! C’est pas clair ? Écoutons Tristan Harris, ex-ingénieur chez Google, qui explique très bien le stratagème : « Des fonctionnalités comme "follow / suivre" ou "like / j’aime" ont poussé les gens à créer et à développer leur audience personnelle, faite de validation sociale au comptegouttes, alimentant de fait le jeu de la comparaison et l’émergence de statut "d’influenceur". »
Dans La Guerre de l’attention (2), Yves Marry et Florent Souillot reviennent sur les méthodes employées par les « captologues » pour accroître leur emprise, et donc leurs profits. Mais aussi sur les conséquences de tout cela, les auteurs étant membres fondateurs de l’association Lève les Yeux !, un collectif pour la reconquête de l’attention. À ce titre, ils se rendent régulièrement dans des établissements scolaires pour échanger avec des lycéen·nes et collégien·nes, et sont ainsi aux premières loges pour constater les dégâts provoqués par la surexposition aux écrans. Car, qu’on ne s’y trompe pas, « vidéos, jeux vidéos et réseaux sociaux représentent environ 90 % des
contenus regardés par les moins de 18 ans. Pas des fiches Wikipedia, des blogs d’artistes ou des documentaires diffusés sur Arte, donc, mais des contenus violents, sexuels et, in fine, traumatisants. » Ce constat, les membres de l’association Lève les Yeux ! peuvent malheureusement le vérifier à chaque atelier (...).

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