Le philosophe Paul Guillibert est l’une des figures françaises de la pensée écomarxiste, qui connaît un regain d’intérêt à mesure que les températures augmentent et que s’éloignent les espoirs d’une transition énergétique tranquille.

Faut-il changer de stratégie et de prisme de lecture devant les difficultés à sortir des combustibles fossiles ? Le philosophe Paul Guillibert vient de faire paraître avec Alexis Cukier « Découvrir le marxisme écologique » (Editions sociales), une introduction aux grands thèmes de l’écomarxisme, qui explore des concepts comme la « rupture du métabolisme » ou le « communisme de décroissance », et avec Michael Löwy « Marx narodnik » (L’Echappée), qui revient sur la manière dont, à la fin de sa vie, Karl Marx a révisé ses positions en dialoguant avec les populistes russes. Figure du renouveau de la pensée marxiste, il a aussi publié « Terre et Capital » et « Exploiter les vivants » (Editions Amsterdam, 2021 et 2023). Entretien.

Pourquoi Marx s’impose-t-il aujourd’hui comme une référence incontournable pour penser la débâcle climatique ?

Paul Guillibert L’intérêt de Marx, c’est qu’il permet de penser le lien entre écologie et économie. Pendant longtemps, la transition énergétique a surtout été dominée par des interrogations (...).

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