sortie

2011

13 x 20 cm | 256 p. | 17 euros
isbn 9782915830477

Léauthier l’anarchiste

De la propagande par le fait à la révolte des bagnards

Yves Frémion

« Crever le bourgeois ! » : un soir de novembre 1893, dans un restaurant parisien, Léon Léauthier, vingt ans, met à exécution ce mot d’ordre des anarchistes ; il poignarde au hasard un client décoré. Ce jeune cordonnier se venge ainsi de la société indigne que l’histoire a baptisé « Belle Époque ».
Dans les mois qui suivent, Émile Henry fait sauter le café Terminus, Vaillant lance une bombe en pleine Assemblée nationale et Caserio assassine Sadi Carnot, le président de la République. C’est la panique chez les nantis ! Les auteurs de ces attentats revendiquent leurs « belles actions » et promettent vengeance à leurs bourreaux. La justice ne les rate pas. Le procès de Léauthier illustre la guerre à mort entre une bourgeoisie aux abois et les « bons bougres » qui la vomissent.
Condamné et envoyé au bagne de Cayenne, Léauthier sera victime de la pire des provocations de l’histoire pénitentiaire française, restée impunie. Il participera à la seule révolte de l’histoire du bagne : celle des anarchistes, en 1894. Moins illustre que Bonnot ou Ravachol, son destin exceptionnel, raconté ici pour la première fois, méritait d’être sauvé de l’oubli.