01/05/22

« Zone de liberté »

Recension de Fils de voleur de Manuel Rojas par Carlos Pardo dans Le Monde Diplomatique (mai 2022).

es parents étaient nomades. Non nomades de la steppe, mais nomades des villes, errant de cité en cité et de république en république. Ils appartenaient aux tribus qui préférèrent les troupeaux aux clôtures maraîchères, et les joies de la mer à celles de l’artisanat. Tribus qui résistent encore, avec des fortunes diverses, à la journée de huit heures, à la rationalisation du travail et à toutes les règles de transit international… » Ainsi parle Aniceto Hevia, fils de voleur, incarcéré à l’adolescence pour un cambriolage qu’il n’a pas commis. Son récit rebrousse chemin, revisite cette enfance à cheval entre l’Argentine et le Chili au tournant du XXe siècle, avant de s’enrichir de digressions extraordinaires, voix d’autres personnages marginaux, rencontrés au hasard des traversées en solitaire, des chantiers de fortune, des galères communes à tous les migrants fuyant la misère de leur terre natale. Avec ce roman paru en 1951, Manuel Rojas déploie une narration introspective novatrice oscillant, à la manière d’un William Faulkner, d’un bloc temporel à l’autre, privilégiant l’émotion et la réflexion à toute linéarité (...).

Pour lire la suite : www.monde-diplomatique.fr/2022/05/PARDO/64629

Manuel Rojas