En janvier 1923, alors que vient de débuter l’occupation française de la Ruhr, Germaine Berton, jeune militante anarchiste, rentre dans les locaux du journal l’Action française et, faute d’y trouver un Léon Daudet honni, décharge son browning sur Marius Plateau, le secrétaire des Camelots du roi. L’affaire se compliqua dix mois plus tard du suicide de Philippe Daudet, 15 ans, rallié à l’anarchisme pour les uns, victime d’un assassinat pour les autres. L’ouvrage se fonde sur une lecture attentive et quasi exhaustive de la presse du temps, dont il emprunte la typo, la disposition en colonnes et maintes illustrations (gravures, réclames, photographies). Les péripéties de l’affaire s’y dévoilent au jour le jour : arrestations et perquisitions dans le milieu libertaire, coups de main des Camelots du roi, aléas d’une instruction laborieuses, et six jours d’un procès qui aboutit à l’acquittement de Germaine Berton, «Charlotte Corday des anarchistes», adoubée sans réserve par le mouvement surréaliste.