« Marina Touilliez, essayiste : "Fin 1937, à Paris, Arthur Koestler trouve un lieu d’entraide concrète" »
Entretien avec Marina Touilliez, auteure de Parias, par Jean Birnbaum dans Le Monde des Livres.
Dans un entretien au « Monde des livres », Marina Touilliez revient sur la communauté d’exilés que formèrent notamment Hannah Arendt, Walter Benjamin et l’auteur du « Zéro et l’Infini ».
Au milieu des années 1930, une petite communauté d’intellectuels exilés et précaires, parmi lesquels Hannah Arendt, Walter Benjamin ou encore Arthur Koestler, s’était formée au 10 de la rue Dombasle, dans le 15e arrondissement de Paris. Dans un beau livre intitulé Parias. Hannah Arendt et la « tribu » en France (1933-1941) – L’Echappée, 2024 –, Marina Touilliez a décrit le destin tragique de cette constellation humaine et politique, au sein de laquelle a pris place l’auteur du Zéro et l’Infini.
Quelle était la place de Koestler parmi les « galériens de la rue Dombasle » ?
Koestler y arrive fin 1937 avec sa compagne, Daphne Hardy, et ils emménagent au 7e étage. C’était une figure très importante dans le cercle des réfugiés antinazis en France. Exilé de Berlin, agent du Komintern, il participe à la mise en place de structures antifascistes importantes, dont les Editions du Carrefour. Dans ces cercles, tout le monde le connaît. Au 10 de la rue Dombasle, il noue des amitiés fortes, par exemple avec le critique et philosophe Walter Benjamin. Ensemble ils jouent au poker, ils lisent mutuellement leurs textes. Ils se détachent aussi définitivement du Parti communiste à cette époque. Koestler le quitte début 1938, « par dégoût » (...).
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