22/05/25

« La théorie décoloniale tombe dans l'idéalisme »

Entretien avec Pierre Gaussens, co-auteur de Critique de la raison décoloniale, par Pierre-Henri Lab dans L'Humanité.

En reprenant à son compte les catégories forgées par la colonisation comme celles de noir ou de blanc et en se focalisant sur la race, la théorie décoloniale reste prisonnière de la matrice colonialiste, explique le sociologue, pour qui seule une critique radicale du capitalisme permettra de sortir de cette impasse.

Sociologue au collège du Mexique, chercheur-résident à l’Institut d’études avancées de Paris (2024-2025), Pierre Gaussens est l’un des auteurs de Critique de la raison décoloniale1. Publié à l’origine au Mexique, cet ouvrage réunit les contributions d’universitaires latino-américains qui plaident en faveur d’un anticolonialisme révolutionnaire et libertaire.

Qu’est-ce que la théorie décoloniale ?

La théorie décoloniale trouve ses origines en Amérique latine et aux États-Unis dans les années 1990 et 2000. La commémoration des 500 ans de la « découverte » des Amériques par Christophe Colomb, en 1992, est l’occasion de mouvements indigènes importants, comme le soulèvement zapatiste. La conjoncture politique régionale se prête à un questionnement du colonialisme et de son héritage (...).

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