15/10/24

« Hannah Arendt, France, terre promise »

Recension de Parias de Marina Touilliez par Mariia Rybalchenko dans Artpress.

Le titre du livre renvoie au concept de la conscience paria élaboré par Hannah Arendt en 1944. Concept qui caractérise la situation sociale des intellectuels juifs de l’Allemagne et de l’Empire austro-hongrois au tournant des 19 e et 20 e siècles qui, n’entretenant aucun lien spirituel ou idéologique avec le judaïsme, étaient séparés à la fois du peuple juif pauvre rejeté par la société et des juifs riches souvent bien intégrés à la société non juive. C’est son expérience de la vie en France qui a largement nourri ce concept, comme en témoigne l’ouvrage de Marina Touilliez.

Parler de Hannah Arendt, de sa personnalité si séduisante, de son itinéraire intellectuel et philosophique, est moins aisé qu’il ne semble au premier abord. Sa vision d’Adolf Eichmann, en tant qu’incarnation de la « banalité du mal », continue de susciter des polémiques, même aujourd’hui (1). Cette formule devenue un quasi lieu commun est peut-être l’arbre qui cache en partie sa pensée, laquelle va d’un travail sur saint Augustin à la réflexion sur les origines du totalitarisme et à la critique du monde moderne à travers la crise de la culture. De la même façon, ses amours avec Heidegger occultent ses deux mariages avec Günther Anders puis Heinrich Blücher… (...).

Pour lire la suite : www.artpress.com/2024/09/23/sommaire-du-n525-octobre-2024

Marina Touilliez