Communiquer à tout prix
Une histoire (très) critique des réseaux sociaux
Nicholas Carr
Traduit de l'anglais par Édouard Jacquemoud
Depuis l’invention du télégraphe et du téléphone au XIXe siècle, jusqu’à l’arrivée d’Internet et l’essor fulgurant des réseaux sociaux, les systèmes de communication ont toujours été perçus comme des symboles de modernité, parés de toutes les vertus. Cette vision utopique repose sur le principe selon lequel plus nous disposons d’outils techniques pour partager des informations, plus la société prospère. Pourtant, au lieu de rapprocher les peuples en favorisant la compréhension mutuelle, les nouveaux médias semblent avoir contribué à semer le chaos. Et, paradoxe ultime, il se pourrait même qu’ils aient fait surgir ce qu’il y a de pire en nous.
Telle est la thèse au cœur de cet essai, qui offre une lecture indispensable pour remettre en cause les croyances profondément ancrées au sujet de la communication, de la liberté d’expression et de la démocratisation des médias. S’appuyant sur une multitude d’exemples historiques révélateurs et d’études scientifiques de premier plan, l’auteur montre notamment comment les applications de messagerie ôtent toute nuance à nos conversations, comment la démultiplication des échanges en ligne favorise les comportements agressifs, ou encore comment les derniers « progrès » de l’IA brouillent dangereusement la frontière entre fantasme et réalité. Il explique aussi pourquoi notre psyché est foncièrement inadaptée au déferlement continu d’informations.
En donnant une vue d’ensemble de l’influence des anciens et des nouveaux médias sur la société, Nicholas Carr nous alerte ainsi sur le sort tragique qui nous attend si nous continuons à ne rien faire pour la contrecarrer.