Olympia Press
L’histoire littéraire du XXe siècle a gardé en mémoire Olympia Press comme le premier éditeur de Lolita de Vladimir Nabokov et des œuvres de Samuel Beckett, William Burroughs et Henry Miller. Auteurs de manuscrits maudits, rejetés par les maisons d’édition anglophones alors sous le joug des lois contre l’obscénité, c’est à Paris, dans les années 1950, qu’ils ont trouvé refuge auprès de cette enseigne.
Publiant en anglais, Olympia Press défie la censure américaine et britannique en exportant une littérature de contrebande appelée à la consécration, des traductions de Jean Genet et du marquis de Sade, ainsi que des romans pornographiques écrits par la bohème expatriée du Quartier latin.
À sa tête se trouve le flamboyant Maurice Girodias, éditeur, pornocrate, défenseur de la liberté d’expression, patron d’un night-club et plus encore. Condamné à la prison après une décennie de démêlés avec le gouvernement français, il installe Olympia Press à New York à la fin des années 1960. L’éditeur y publie SCUM Manifesto de Valerie Solanas et accompagne l’expression érotique de la contre-culture, mais doit faire face à la concurrence féroce d’une industrie pornographique en plein essor.
La fin de l’aventure d’Olympia Press, précipitée par de menus scandales, une internationalisation ratée, un incongru bras de fer avec l’Église de scientologie et un ultime procès diligenté par Scotland Yard, est à l’image de sa trajectoire, spectaculaire.