21/09/20

« Un titre indispensable en ces temps de renoncement »

Recension de La Machine s'arrête de E. M. Forster par Franck Brénugat sur Le Fictionaute.

(...) On ne pourra donc que se féliciter de voir cette maison d’édition L’Échappée, à la ligne éditoriale très engagée, nous faire l’honneur de ressortir ce titre indispensable en ces temps de renoncement, où la « mécanisation universelle » semble avoir conquis jusqu’à la moindre parcelle de nos terres et de notre âme… Ce court texte se voit adjoindre un avant-propos signé Pierre Thiesset fort inspiré, épaulé par une postface cosignée Philippe Gruca et François Jarrige qui l’est tout autant.

Comme le soulignait déjà Platon, qu’il est difficile de s’extraire de nos vaines illusions pour nous confronter à la lumière aveuglante de la vérité ! Cependant, contrairement à l’enseignement du maître athénien, il ne s’agit pas dans le texte de Forster de nous détourner du monde sensible de la caverne pour celui du monde intelligible des Idées ; au contraire, il s’agit justement d’abandonner nos jeux individuels de l’esprit, nos arrières-mondes en vue de recouvrer le monde sensible, celui de nos sens, de notre corps et de notre terre si tangible en réalité. Un enseignement bien plus nietzschéen que platonicien en fin de compte. « — Oh, demain… un imbécile redémarrera la Machine, demain. / — Jamais, affirma Kuno, jamais ! L’humanité a retenu la leçon. » Ainsi parlait Edward Morgan Forster. Qu’il soit ici plus que jamais entendu ! Souhaitons toutefois à notre héros forstérien une audience plus attentive et soutenue que celle de ce cher Zarathoustra…

Pour lire toute la recension : www.lefictionaute.com/la-machine-sarrete-edward-morgan-forster-editions-lechappee