26/11/19

« Un formidable hymne à la liberté »

Recension de Samedi soir, dimanche matin par Berthold Bies dans Le Télégramme.

La collection « Lampe-Tempête » lance un gros caillou dans la mare d’eau tiède qu’est bien souvent l’actualité littéraire en republiant Samedi soir, dimanche matin. En 1959, l’écrivain anglais Alan Sillitoe faisait vibrer la trop sage littérature populaire anglaise d’alors sur ses bases, en dépeignant le Nottingham de l’après-guerre à travers la vie quotidienne et le regard d’Arthur Seaton, jeune ouvrier insolent et révolté, fier buveur et bagarreur sans peur, croqueur de vie et amoureux des femmes, surtout celles des autres… Autour de lui, se dessine page après page une fresque extraordinairement vivante et touchante, où se bousculent les ouvriers, les clients des pubs, la foule au parc d’attraction, et toutes ces familles qui se concentrent dans des rues gouailleuses et hautes en couleurs : les gens s’y observent et se dénigrent, mais se serrent aussi les coudes, en se tenant chaud contre les avanies. Plus encore que les magnifiques moments de bravoure, où gnons et pintes défilent à tour de bras, ce sont les heures de paix et de joie qui nous prennent ici par les sentiments, en donnant à voir une société simple, une humanité familiale et conviviale. S’y exprime un bonheur fraternel, teinté de nostalgie, mais où, déjà, la télévision et l’emprise du capitalisme de consommation commencent a gangréner les relations humaines. [...]

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