07/11/22

« Résilience non merci ! »

Recension de Contre la résilience de Thierry Ribault, et entretien avec ce dernier par Nicolas Bérard dans L'Âge de faire (n°178, novembre 2022).

Guerres, pandémies, dérèglement climatique... Face aux grandes crises, le gouvernement ne reste pas les bras croisés : il prépare des solutions qui visent moins à les éviter qu’à préparer la population à s’accommoder de ces catastrophes. Cette stratégie porte un nom : la résilience.

C’est une petite musique qui monte : face aux graves crises qui nous menacent tous et toutes, chacun devra savoir se montrer « résilient ». Le terme est a priori sympathique et a d’ailleurs fait florès dans certains mouvements écologistes, sur un spectre très large allant de la collapsologie au capitalisme vert (1). Il a ainsi commencé à faire son nid dans les esprits, notamment de celles et ceux qui se préoccupent de la question environnementale. Aujourd’hui pourtant, en France, le principal promoteur de ce concept n’est autre que le gouvernement lui-même. L’opération de l’armée dans la lutte contre le Covid portait le nom « Résilience » et, pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine, le président Macron a réclamé l’élaboration d’un « plan de résilience économique et sociale ». C’est encore en s’appuyant sur cette notion que le gouvernement entend gérer les catastrophes à venir, comme l’atteste la création d’une « mission d’information sur la résilience nationale », laquelle a rendu son premier rapport en février 2022. Ce 13 octobre était même décrété « journée nationale de la résilience ». Comment expliquer une telle promotion ? Qu’est-ce qui se cache derrière ce mot ? (...).

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Thierry Ribault