20/01/23

« Que reste-t-il de Guy Debord ? »

Recension d'Histoire de Guy Debord par Le Phénix sur Agora Vox.

Guy Debord (1931-1994), c'était l'aventure d'une pensée radicale... L’aventurier et meneur de « l’insurrection situationniste » se voulait à la fois théoricien et praticien de « la révolution » permanente. Et ce, par la tentation d’une oeuvre s'érigeant en négation même de l’idée d’oeuvre... Pour tenter d’éclairer ce qu’il fut dans son siècle, les éditions de l’échappée publient ses fiches de lecture conservées dans le fonds Guy Debord au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.

e 30 novembre 1994, Guy Debord met fin, d’un coup de fusil dans le coeur, à son aventure indécise d’homme libre refusant de se commettre avec la « société du spectacle ». Ainsi s’achevait aussi sa légende personnelle de stratège de l’insurrection permanente, avec ses faits d’armes comme ses défaites et ses fulgurances volontiers rimbaldiennes.

Un fil conducteur se détache pour l’ensemble de son oeuvre, selon ses fiches de lecture réunies par Laurence Le Bras, conservatrice au département des Manuscrits de la BnF. Elles renvoient à « la notion centrale de lutte autour de la possession et de l’usage du temps historique ». Une lutte pour laquelle Debord envisage « toutes les formes de pouvoir constitué et, parallèlement, toutes les formes de projet révolutionnaire dans l’histoire  ».

Ce héraut de la sédition permanente a donné à la notion de « spectacle » sa formulation philosophique et critique proprement « révolutionnaire » annonçant les « événements » insurrectionnels de « Mai-68 ». L’incipit de La Société du spectacle (1967) entre en résonance avec l’ouverture du Capital de Marx : « Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles.  »

Sa notion de spectacle renvoie à la « société spectaculaire », c’est-à-dire à la main mise du « capitalisme » sur la vie : le spectacle aliéne les humains, transforme leur « être » en « avoir » puis dégrade « l’avoir » en « paraître » - il est tout ce n’est pas vécu : «  Dans le spectacle, tout est marchandise et toute vie singulière est niée dès lors que toute manifestation du vivant se voit quantifiée et mesurée ». Spectateurs ingénus, resaisissez-vous... (...).

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