24/03/23

« "Pour Debord, le capitalisme a fait reculer la misère matérielle au prix d’une aliénation grandissante" »

Entretien avec Anselm Jappe, auteur d'Un complot permanent contre le monde entier, par Blandine Doazan dans Marianne.

Anselm Jappe, professeur de philosophie et théoricien, revient sur la pensée de Guy Debord, dans « Un complot permanent contre le monde entier » (L’échappée). Il y analyse la radicalité du fondateur de l’Internationale situationniste, trop souvent édulcorée.

Marianne : Votre ouvrage porte sur Guy Debord. Si, depuis plusieurs années, sa pensée semble moins confidentielle, peu semblent être à même d'expliquer le concept de « Spectacle ». Que signifiait-il pour lui ?

Anselm Jappe : Très souvent on identifie la critique du « spectacle » à celle des médias, et surtout avec leur côté « spectaculaire » et frivole. Se déclarer contre la « société du spectacle » permet – même au personnel politique et médiatique – de se donner à peu de frais l’air d’un esprit critique et sérieux.
Pour Debord pourtant, les médias ne sont que l’aspect le plus visible d’une profonde logique – spectaculaire – qui caractérise toute la société capitaliste moderne, avec quelques antécédents plus anciens (...).

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