29/10/25

« Les beautés qui nous manquent »

Recension de Plein Chant d'Edmond Thomas par Ernest London dans Le Monde Diplomatique.

Pendant cinquante ans, Edmond Thomas, qui vient de disparaître, s’est consacré avec sa maison Plein Chant à la publication d’une littérature oubliée, ou minorée, ou marginalisée. Il a édité des auteurs prolétariens, des œuvres marquantes de l’histoire sociale, des écrits excentriques glanés dans les vide-greniers, chez les bouquinistes ou chez des amis partageant la même libre curiosité. Thomas a imprimé trois mille livres avec des machines d’occasion, et son catalogue offre des références qui vont de l’Histoire des Bourses du travail à l’étonnant À la rencontre de Dieu et du Péril social vus par Touchatout et Moloch — entre bien d’autres.

Dans ces entretiens bienvenus, ponctués par des illustrations de « ses » livres, il parle un peu de lui, beaucoup de ses camarades, du travail et des œuvres. Il se défend d’être un érudit, considérant que son savoir est « fait de bric et de broc ». Né en 1944, embauché à 15 ans par l’imprimerie Brodard & Taupin, puis dans les ateliers d’Armand Colin, il lit tout ce qui lui tombe sous la main. La découverte de la revue La Tour de feu et celle de l’écrivain Henry Poulaille sont des révélations. Il fonde une revue de poésie, puis Plein Chant, s’installe en Charente pour faire paraître plus de cinq cents titres d’un catalogue déployé en collections arborescentes, au fil des amitiés. Merveilles nouvelles ou anciennes, un bonheur à propager (...).

Pour lire la suite : www.monde-diplomatique.fr/2025/11/LONDON/68899#nb1

Edmond Thomas