« La réédition de la semaine »
Recension de Rue du Havre de Paul Guimard par Marianne Payot dans L'Express.
Puisse la lecture de ce Rue du Havre sortir Paul Guimard (1921-2004) du purgatoire littéraire ! C’est ce que souhaite avec raison Blandine de Caunes dans la superbe préface de ce roman écrit par son beau-père, le mari de Benoîte Groult. Elle nous raconte avec verve la genèse de ce 2e roman que Paul Guimard (futur conseiller culturel de François Mitterrand) remania complètement sur les conseils de son ami Roger Nimier et qui décrochera le prix Interallié en 1957. L’ironie et le hasard, deux constantes dans l’œuvre de l’écrivain, des Choses de la vie à L’Ironie du sort en passant par Les Faux Frères, sont encore une fois présents ici, nous prévient Blandine de Caunes.
Et en effet ! Comment faire pour que François et de Catherine se rencontrent alors qu’ils débarquent, comme des milliers d’autres voyageurs, à onze minutes d’intervalle chaque matin à la gare Saint-Lazare. C’est l’idée fixe de Julien Legris, la soixantaine solitaire, ancien combattant vendeur de billets de la Loterie nationale au 6 de la rue du Havre, qui scrute le flot ininterrompu des voyageurs sortant de la gare Saint-Lazare. Et qui est persuadé que ces deux-là, que l’on va apprendre à connaître, sont faits l’un pour l’autre. Paul Guimard joue de ses personnages avec dextérité, l’œil acéré et dupe de rien, ni des mirages de l’hyperconsommation, ni des folies du 7e art. C’est tout à la fois pertinent et impertinent, et, finalement, plein d’humanité (...).
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