L’IA générative, qui crée texte, vidéo, musique… en un prompt, a débarqué dans nos vies il y a juste trois ans. Elle menace déjà quantité d’emplois, l’art, mais surtout notre civilisation même, alerte le philosophe, qui appelle à un sursaut.

ChatGPT a 3 ans ce dimanche 30 novembre et près de 500 millions d’utilisateurs hebdomadaires, qui lanceraient environ un milliard de recherches par jour. En trois petites années, l’Intelligence artificielle générative (IAG) est entrée comme un tsunami dans nos vies — à l’école, dans la culture, l’entreprise ou les relations amoureuses, à une vitesse qu’aucune révolution technologique dans l’histoire n’avait atteinte avant elle. Renversant tout sur son passage et devançant à la fois les critiques, les appels à la prudence et les propositions de moratoires qui surgissent ici ou là. Il faut croire en l’IAG !, affirment en chœur la plupart des responsables politiques et des dirigeants économiques, et nombre d'institutions culturelles. Car l'intelligence artificielle générative est notre présent et surtout notre avenir. Nous n'avons donc pas le choix... Vraiment ? Depuis une dizaine d'années, le philosophe Éric Sadin décrit avec une acuité chirurgicale la "silicolonisation" du monde et la rupture anthropologique qui l'accompagne. Dans son dernier ouvrage, Le Désert de nous-mêmes (éd. L'échappée), il fait d'une plume implacable l'inventaire de la dévastation en cours, dans le monde du travail, de l'éducation et de la culture.

Le 2 décembre, invité à prononcer la conférence inaugurale de la Journée mondiale des futurs à l'Unesco, il lancera un "appel de Paris" pour une mobilisation de tous les acteurs de la culture contre "l'implacable machine à broyer" qui le menace. Entretien (...).

Pour lire la suite : www.telerama.fr/debats-reportages/il-nous-reste-trois-ans-pour-refuser-de-capituler-devant-chatgpt-le-cri-d-alarme-du-philosophe-eric-sadin-7028534.php