Le nouveau volume de la belle collection Le peuple du livre des éditions L’Échappée vient utilement parfaire nos connaissances sur le monde du livre en publiant les mémoires de Maximilien Vox.

Son nom est un pseudonyme, Maximilien Vox s’appelle en fait Samuel Monod. Il est né en 1894 dans une famille protestante. Il a d’abord été dessinateur de presse pour devenir graphiste aux éditions Grasset dans les années 1920. On lui doit plusieurs logos de couvertures qui restent encore aujourd’hui comme celle du Masque ou de Larousse.
Très vite, il rationalise ses inventions graphiques en créant un code de classification des caractères typographiques appelé « VOX-AtypI »(pour association internationale de typographie). Passionné par la recherche de nouvelles mises en pages, de nouveaux caractères, Vox n’en a pas pour autant oublié les hommes, il entre dans la Résistance en 1943 aux côtés d’Albert Camus et de Maurice Clavel dans le réseau Combat. Après la guerre il reprend son métier d’origine, mais promeut littéralement la typographie en créant des rencontres internationales sur ce thème. Éclectique l’homme se passionne aussi pour Chesterton, Napoléon, la poésie, la science-fiction et multiplie les ouvrages de référence sur la typographie jusqu’à sa mort en 1974.
À l’inverse du code qu’il a créé, ses mémoires sont souvent décousues et passent d’un thème à l’autre sans que l’on s’y attende réellement. Heureusement les éditeurs ont eu l’excellente idée d’y ajouter des compléments : un appareil critique, une chronologie et bibliographie qui permettent de s’y retrouver… L’ouvrage passionnant pour les anecdotes rapportées sur le monde de l’édition l’est tout autant pour l’analyse du graphisme que pour le côté truculent du personnage. Les éditeurs rendent en outre un hommage appuyé à ce créateur de génie en réalisant un livre qui se veut un clin d’œil à l’innovation typographique (...).

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