29/08/22

« Emma Goldman, l’ardeur révolutionnaire »

Recension de Vivre ma vie d'Emma Goldman sur Agora Vox.

Si l’anarchie est avant tout une « révolte viscérale », Emma Goldmann a épousé et servi à corps perdu toutes les révoltes de son temps. Cette propagandiste anarchiste à la trempe de tribun en a épuisé aussi toutes les désillusions, d’emprisonnements en exils, sans jamais se renier - et désarmer.

Le vocable « anarchie » remonte au grec ancien et s’entend toujours sur un mode péjoratif (au sens de « chaos » ou de « désordre »...), mais Emma Goldmann, nourrie de la pensée de Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) et de Pierre Kropotkine (1842-1921), l’a revivifié au fil d’une vie intense, portée par une véritable « force utopique » et un féminisme incarné avec audace.

Elle nait le 27 juin 1869 à Kowno (l’actuelle Lituanie) alors dans l’empire russe, qu’elle quitte dès ses seize ans pour émigrer aux Etats-Unis, après avoir travaillé dans une fabrique de corsets à Saint-Petersbourg. La pendaison « pour l’exemple » de quatre militants libertaires le 11 novembre 1887, à la suite d’une manifestation ouvrière ayant dégénéré en massacre à Haymarket Square (Chicago) le 4 mai 1886, décide de son engagement actif pour un idéal libertaire. Cette année-là elle épouse son compatriote Jacob Kerschner, « opérateur en confection » de manteaux originaire d’Odessa , qui travaillait sur la machine à côté de la sienne, à l’usine Rubinstein de Rochester.

Divorcée en 1888, elle rencontre lors de sa première journée à New York Alexandre Berkmann, dit Sasha (1870-1936), un jeune militant qui devient son compagnon de lutte pour la vie. Berkman l’introduit auprès de Johann Most (1846-1906), fondateur du journal Die Freiheit. Alors qu’elle travaille à l’expédition du journal, Most l’encourage à prendre la parole en public. Dès lors, elle sillonne les Etats-Unis d’est en ouest pour d’interminables tournées de conférences et découvre que sa fougue d’oratrice déplace les foules. Mais ces « performances » sont aussi éprouvantes, car infestée de « chiens de garde » déterminés à lui sauter à la gorge – et il lui faut souvent changer de salle au pied levé pour échapper tant aux provocations qu’aux tentatives d’interpellation... (...).

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Emma Goldman