Alors qu’un sommet sur l’intelligence artificielle se tenait en février dernier à Paris, les combats se sont intensifiés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le travail du chercheur Fabien Lebrun permet de comprendre que ce n’est pas une coïncidence : pas de révolution numérique sans les métaux rares congolais. L’auteur replace dans un temps long le pillage des richesses du pays, évoquant la traite négrière, l’appropriation des terres par le roi des Belges Léopold II, le travail forcé et la dictature de Joseph Mobutu Sese Seko. L’hévéa, transformé en pneus, a participé au développement de l’industrie automobile ; le cobalt, le coltan, le cuivre et le lithium sont à la base des ordinateurs, des téléphones portables et des voitures électriques. L’extractivisme est indispensable à la mondialisation du capitalisme. La face cachée de la dématérialisation : une guerre aux millions de victimes, attisée par les pays frontaliers et les multinationales du numérique (...).

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