Il fut un temps où Besançon était la capitale de l'horlogerie française. Et LIP, une usine de renom, une manufacture de pointe ! Mais la crise des années 70 touche alors l’ensemble de la filière et donne lieu à plusieurs mouvements de grève chez LIP.

Colette, assistante administrative se prépare à faire la première paye dite "sauvage" en juillet 1973 grâce à la vente des montres. Un comité d'action, créé bien avant la liquidation programmée de LIP, a ouvert les vannes des courroies de transmission syndicales : tout y est discuté. Les centrales syndicales n'ont qu'à bien se tenir, les portes des AG sont soudées au sol pour être ouvertes à toutes et tous, mieux vaut convaincre que contraindre les travailleurs et travailleuses à rejoindre le combat. Les LIP ne se font pas dicter leur décision. Des temps de délibération sont prévus pour que chacun chacune "maturent les discussions", tandis que les négociations avec le patronat sont retransmises en AG.

Monique Piton, révélée par Carole Roussopoulos, est un peu l’ouvrière dont on rêvait à Paris dans les milieux d’artistes engagés. L’idée est simple : documenter les prises de conscience des femmes là où elles surgissent. Mais Monique Piton n’est pas devenue Monique grâce à Carole et les copines, ou en partie seulement. Bien avant LIP, sa trajectoire est celle d’une femme qui brûle ses torchons et renverse la soupière pour choisir le grand air et la liberté de penser. Elle trouve tout naturellement sa place dans ce creuset de l'insubordination ouvrière, avec les LIP.

En attendant la reprise, le grand secret des LIP, le trésor de guerre des grévistes, les caches des montres ont bien été gardés et cela jusqu'à aujourd'hui (...).

Pour écouter les deux épisodes de l'émission  :

Épisode 1 : Un hold-up ? Non, une usine occupée !

Épisode 2 : L'insubordination au féminin