07/01/19

« Un document de toute première force »

Article sur Vivre ma vie par Berthold Bies dans Le Télégramme.

Voilà un document de toute première force, dont n’avaient été publiées en français que des versions partielles, voire édulcorées. Le vaste tableau qu’est la destinée d’Emma Goldman (1869-1940), qui traverse l’émigration des peuples du vieux continent, la Russie impériale pour elle, vers le Nouveau Monde, la Révolution industrielle et les âpres luttes syndicales aux États-Unis, la Première Guerre mondiale et la Révolution russe de 1917, la guerre d’Espagne et tant d’autres combats, ce gigantesque tableau est donc désormais éclairé de part en part.
C’est un lieu commun, mais l’histoire de cette femme au regard sévère, se lit comme un roman. Un récit passionnant dont les héros s’appellent Lénine, John Reed, Jack London, Kropotkine et, surtout Alexandre Berkman, personnage fantasque et déterminé, le compagnon de sa vie, avec qui elle va faire les 400 coups.
Au-delà d’un récit souvent terrible et sanglant, marqué par la violence des temps, Emma Goldman, très moderne en ce sens, y évoque plus d’un demi-siècle de la condition de la femme. En un temps où il n’est pas simple d’être une fille dans des familles pauvres où il faut se battre quotidiennement pour gagner les miettes du pain, où il n’est guère aisé de mettre le mot anarchiste au féminin et de prendre la parole en public au nom de causes radicales sévèrement réprimées par le pouvoir, où il ne va pas de soi de s’affranchir des tabous et des préjugés et de vivre pleinement sa sexualité. [...]

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Emma Goldman